Philosophie critique de droit

Tout en maintenant la nécessité d'une approche spécifique de la norme juridique, qui relève de la catégorie stabilisée de la philosophie du droit, il s’agit aussi de développer un questionnement critique plus fondamental sur les formes mêmes de la normativité et sur son évolution. De la sorte, on pourra, d'une part, interroger voire peser les différences offertes par les types de normes juridiques et non-juridiques et, d'autre part, interroger la philosophie elle-même à partir de la priorité qu'elle donne à la loi pour penser le politique.

Les recherches en philosophie du droit à l’ULg s’inscrivent dans le cadre d’une convention interuniversitaire soutenue par le Fonds de la Recherche Fondamentale Collective (FRFC) et intitulée La mondialisation de la justice : comparaison, interaction, traduction. Elles privilégient l’étude du champ juridique — ses normes et ses pratiques — à travers une philosophie du langage ordinaire (Austin, Wittgenstein, Cavell). Elles visent à comprendre, dans un contexte de droit mondialisé, ce qui fait l’efficacité du discours, sans fermer le champ sur lui-même, en le prenant dans l’ensemble des pratiques langagières humaines. Il s’agit également, sur cette base, d’analyser certains concepts-clés du droit, comme celui de responsabilité.

À travers la question de la gestion conjointe des territoires et des populations, nous chercherons à étudier la mondialisation par ses effets de manière à la penser dans son actualité et à identifier un certain nombre de ses conditions de possibilité. Quelles pratiques, urbanistiques et architecturales  d’une part, et juridiques d’autre part, répartissent, distribuent, segmentent et régulent les flux humains ?